Écriture et recherche en arts plastiques

Je suis revenu aux Pinceaux, là où j’ai été formé à l’art-thérapie pendant plus de trois ans. Mais cette fois, en tant que formateur. Je ne suis plus du côté de l’art plastique, je suis du côté des mots.

Je suis accueilli par une formatrice enjouée qui partage avec moi une citation d’Henri Cueco qu’elle a lue dans les transports en arrivant. « Sans la parole, le non-sens de l’art ne fait pas sens et refait de la parole. » Belle coïncidence.

Ce sera une journée consacrée aux recherches plastiques des étudiantes. Comment l’écriture les accompagne-t-elle ? Est-ce un soutien ou une difficulté ?

Au cours de ces riches partages, nous avons pu aborder certains fondamentaux.
– La différence entre l’écriture qui cherche (nommer, préciser) et l’écriture qui vient (association de mots spontanés, pensées vagabondes).
– La différence entre l’écriture technique et l’écriture sensible, entre le prosaïque et le poétique.
– Le mot poésie peut s’avérer être plein d’un lourd idéal inaccessible. Préférons le mot poétique. Je le définis ainsi : en cherchant sa langue, son langage singulier, on cherche sa poétique. Ce qui est au plus proche de soi, de sa singularité, de son propre langage est intrinsèquement poétique.
– La question de l’intime et du partageable. Le lieu d’écriture n’est pas toujours un lieu de partage. Cela peut servir à déposer sur la page une intimité qui n’est pas faite pour être lue par d’autres.
– La question de la différence entre ce qu’on imagine écrire et ce qu’on écrit. L’expérience de se confronter à l’acte d’écrire est nécessaire.

Pour finir, voici quelques phrases entendues durant cette belle journée d’atelier.   « Nommer, ça aide. »   « Écrire, ça m’aide à ne pas tout perdre »   « Écrire, ça m’aide à ne pas oublier. »   « C’est une matière en plus. »   « Écrire, ça pose ce que j’ai fait. »   « Ça me remet face au sensible »   « Retrouver une portée poétique »   « Dédramatiser l’écriture »

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